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Le SOPK et l'inflammation : un lien complexe - comment la réduire ?


Le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) est un trouble hormonal qui touche environ 7%  des femmes en âge de procréer. Il est caractérisé par une ovulation irrégulière ou absente, une hyperandrogénie (excès d'hormones masculines) et une augmentation du volume des ovaires. Il entraîne différents symptômes et complications.



Illustration simplifiée des bonnes et mauvaises pratiques pour lutter contre l'inflammation


L'inflammation est un processus naturel du corps qui permet de lutter contre les infections et les blessures. Cependant, une inflammation chronique, c'est-à-dire qui persiste pendant plusieurs semaines ou mois, peut avoir des conséquences néfastes sur la santé.


L’inflammation chronique contrairement à une inflammation aigüe peut passer inaperçue y compris sur un bilan sanguin. Voici quelques symptômes qui doivent alerter  : 


  • Douleur localisée ou généralisée : articulaires, musculaires, règles douloureuses…

  • Troubles digestifs : alternance de diarrhée/ constipation, ballonnement, gaz etc.

  • Fatigue chronique

  • Augmentation de la température corporelle : causée par l'augmentation de la production de cytokines pro-inflammatoires, qui peuvent provoquer une légère fièvre.

  • Troubles de l’humeur, dépression, anxiété.



Quelles sont les complications possibles d'une inflammation chronique ?


L'inflammation chronique peut provoquer une variété de problèmes de santé, notamment :


  • Des problèmes de fertilité : l'inflammation chronique peut perturber l'ovulation et la maturation des follicules, ce qui peut rendre la conception plus difficile.

  • Un risque accru de diabète de type 2 : l'inflammation chronique est un facteur de risque du diabète de type 2.

  • Un risque accru de maladies cardiaques : l'inflammation chronique est un facteur de risque des maladies cardiaques, notamment l'athérosclérose.

  • Un risque accru de certains cancers : l'inflammation chronique est un facteur de risque de certains cancers, notamment le cancer du sein, de l'endomètre et des ovaires.

  • Stéatose hépatique non alcoolique : l'inflammation chronique peut contribuer à la stéatose hépatique non alcoolique, une affection dans laquelle le foie accumule du gras.



Quel est le lien entre le SOPK et l'inflammation ?


Les recherches ont montré qu'il existe un lien étroit entre le SOPK et l'inflammation. En effet, les femmes atteintes du SOPK présentent une inflammation chronique de faible intensité, parfois mesurée par des tests sanguins de marqueurs inflammatoires.

Ce lien est probablement dû à plusieurs facteurs, dont :


  • Une résistance à l'insuline : la résistance à l'insuline est un état dans lequel les cellules ne répondent pas correctement à l'insuline, une hormone qui joue un rôle important dans le métabolisme des glucides, des graisses et des protéines. La résistance à l'insuline est fréquente chez les femmes atteintes du SOPK et est associée à une inflammation chronique.

  • Une dysbiose intestinale : la dysbiose intestinale est un déséquilibre de la flore intestinale qui peut être causé par une alimentation riche en aliments transformés, en sucres et en graisses saturées. La dysbiose intestinale est également associée à une inflammation chronique.

  • Un stress oxydatif : le stress oxydatif est une condition dans laquelle les cellules sont endommagées par des radicaux libres, des molécules instables qui peuvent endommager l'ADN, les protéines et les lipides. Le stress oxydatif est associé à une inflammation chronique.



Inflammation chronique et cycles menstruels 


Le cycle menstruel est un processus complexe qui est régulé par un ensemble d'hormones, notamment les œstrogènes, la progestérone et la FSH (hormone folliculo-stimulante). L'inflammation chronique peut perturber ce processus, ce qui peut entraîner des irrégularités menstruelles.


Les irrégularités menstruelles peuvent prendre différentes formes, notamment :


  • Des menstruations plus courtes ou plus longues que la normale

  • Des menstruations plus abondantes ou plus légères que la normale

  • Des menstruations irrégulières, avec des cycles de longueur variable

  • Des aménorrhées (absence de règles)


L'inflammation chronique peut perturber le fonctionnement des ovaires, notamment en entraînant une production excessive de testostérone (hormone masculine) et une diminution des niveaux d'œstrogènes. Cette perturbation peut entraver le processus naturel de l'ovulation et ainsi provoquer des irrégularités menstruelles et/ou des troubles de la fertilité. 


L'inflammation chronique peut également provoquer des irrégularités menstruelles en altérant la fonction des ovaires et des trompes de Fallope. L'inflammation chronique peut endommager les ovules et les tissus reproducteurs, ce qui peut également entraîner des irrégularités menstruelles et/ou des troubles de la fertilité.


Si vous présentez des irrégularités menstruelles, il est important de consulter un médecin. Votre médecin peut vous aider à identifier la cause de vos irrégularités et à développer un plan de traitement approprié.



Conseils généraux pour réduire l'inflammation


Il existe plusieurs choses que vous pouvez faire pour réduire l'inflammation, notamment :


  • Mangez une alimentation saine : privilégiez les fruits, les légumes, les céréales complètes et les légumineuses. Limitez les aliments transformés, les sucres et les graisses saturées.

  • Faites de l'exercice régulièrement : l'exercice physique est un excellent moyen de réduire l'inflammation. Visez au moins 30 minutes d'activité physique modérée la plupart des jours de la semaine.

  • Gérez votre stress : le stress chronique peut contribuer à l'inflammation. Trouvez des moyens de gérer votre stress, comme la relaxation, la méditation ou le yoga.

  • Perdez du poids : si vous êtes en surpoids ou en obésité, perdre du poids peut aider à réduire l'inflammation.

  • Ne fumez pas : le tabagisme est une cause majeure d'inflammation chronique.

  • Limitez votre consommation d'alcool : une consommation excessive d'alcool peut contribuer à l'inflammation chronique.



Pour aller plus loin 


Prenez soin de votre système digestif 

Faites attention à votre consommation d’aliments jugés “pro-inflammatoires” tels que : 


  • Les aliments transformés : les aliments transformés sont souvent riches en sucres, en graisses saturées et en graisses trans, qui sont tous des facteurs inflammatoires.

  • Les viandes rouges : les viandes rouges sont riches en graisses saturées, qui peuvent augmenter les niveaux de cytokines pro-inflammatoires dans le corps.

  • Les produits laitiers : les produits laitiers peuvent provoquer une inflammation chez certaines personnes, notamment celles qui sont intolérantes au lactose ou au gluten.

  • Les aliments frits : la friture utilise des huiles à haute température, qui peuvent produire des radicaux libres, des molécules instables qui peuvent endommager les cellules et entraîner une inflammation.

  • Les aliments sucrés : les aliments sucrés peuvent augmenter les niveaux de sucre dans le sang, ce qui peut entraîner une inflammation.

  • Le gluten : le gluten est une protéine présente dans les céréales telles que le blé, l'orge et le seigle. Chez certaines personnes, l'ingestion de gluten peut provoquer une réaction immunitaire qui entraîne une inflammation chronique.


Misez plutôt sur les pré et probiotiques

Les prébiotiques sont des fibres alimentaires qui ne sont pas digérées par l'intestin grêle. Elles sont fermentées par les bactéries du microbiote intestinal, ce qui contribue à la production d'acides gras à chaîne courte (AGCC). Les AGCC ont des propriétés anti-inflammatoires et peuvent aider à réduire l'inflammation chronique. Les prébiotiques se trouvent notamment dans les fruits et légumes, les légumineuses, les graines et les noix.


Les probiotiques quant à eux sont des micro-organismes vivants qui sont bénéfiques pour la santé. Ils sont présents naturellement dans les aliments fermentés, tels que le yaourt, le kéfir, le kimchi, le tofu fermenté, le kombucha. Les probiotiques peuvent aider à réduire l'inflammation chronique en modulant le système immunitaire et en favorisant la production d'AGCC.


Misez sur les aliments anti-inflammatoires

Les aliments anti-inflammatoires sont des aliments qui contiennent des nutriments ou des composés qui peuvent aider à réduire l'inflammation.

Inclure des aliments anti-inflammatoires dans votre alimentation est un excellent moyen de réduire votre risque de développer des problèmes de santé liés à l'inflammation.


Voici quelques exemples d'aliments anti-inflammatoires :


  • Fruits et légumes : les fruits et légumes sont riches en antioxydants, qui peuvent aider à protéger les cellules des dommages causés par les radicaux libres. Les fruits et légumes riches en antioxydants comprennent les baies, les fruits rouges, les légumes à feuilles vert foncé, les tomates, les carottes et les poivrons.

  • Poissons gras : les poissons gras sont riches en acides gras oméga-3, qui ont des propriétés anti-inflammatoires. Les poissons gras comprennent le saumon, la truite, le maquereau, le hareng et le thon. Si vous ne pouvez ou souhaitez pas en manger, vous pouvez opter pour une supplémentation en Oméga-3.

  • Noix et graines : les noix et les graines sont riches en oméga-3, en antioxydants et en fibres. Les noix et les graines anti-inflammatoires comprennent les noix, les amandes, les noix de cajou, les graines de lin, les graines de chia et les graines de citrouille.

  • Légumineuses : les légumineuses sont riches en fibres, en protéines et en antioxydants. Les légumineuses anti-inflammatoires comprennent les haricots, les lentilles, les pois chiches et les pois.

  • Épices : certaines épices, comme le curcuma, le gingembre et la cannelle, ont des propriétés anti-inflammatoires.



Si vous êtes atteinte du SOPK, il est important de parler à votre médecin de la meilleure façon de réduire l'inflammation. Votre médecin peut vous recommander des médicaments ou des traitements complémentaires. Il se chargera également de suivre votre état de santé général afin de prévenir des risques de complications.



Sources

  • "Inflammation and polycystic ovary syndrome" par R. Azziz et al., publié dans la revue Human Reproduction Update en 2012.

  • "Inflammation in polycystic ovary syndrome: mechanisms and clinical implications" par A.E. Magoffin et al., publié dans la revue Endocrine Reviews en 2015.




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